Les Légendes Arthuriennes

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Cette semaine nous parlerons des Contes Arthuriens. Quasiment tout le monde connaît Arthur, les chevaliers de la table ronde et Merlin, au moins grâce à Kaamelott.

Dans ce 1er article, nous allons revenir sur l’origine de ces histoires. Nous verrons ensuite une petite chronologie Arthurienne, puis la magie dans les contes. Ensuite, je vous parlerais de deux interprétations modernes de ces légendes et je ferais un petit récapitulatif de tous les articles que j’ai déjà pu écrire sur le sujet pour que vous puissiez les retrouver sur mon blog !

Tout d’abord, à l’origine de ces histoires, il y a les contes celtes et gaéliques dont on a gardé que très peu de traces écrites. Puis, au XIIe siècle, arrive Chrétien de Troyes qui va révolutionner la littérature.

Avant la venue de Chrétien de Troyes, il y avait deux styles de livres : les religieux et les laïques. Ceux-là sont également divisés en deux genres : les chansons de geste, qui glorifient les actes chevaleresques des héros guerriers, et les textes tirés de l’Antiquité remis à la sauce médiévale. Et là, Chrétien de Troyes arrive. Il présente des héros tirés des contes oraux, païens et crée le genre du roman. Il christianise les contes celtiques, définie la chevalerie comme on la perçoit encore aujourd’hui, invente l’amour courtois et mêle dans ses romans les quêtes héroïques et les sentiments amoureux des personnages. Chrétien de Troyes voulait en réalité créer un texte aussi important que la Bible. La Bible s’adressait aux religieux, tandis que les Contes de la Table Ronde serait une bible laïque, qui codifie la façon dont doivent agir nobles chevaliers et gentes dames.

Chrétien de Troyes a donc écrit les romans suivants :

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Erec et Enide : pour ce premier roman un couple est mis en avant, avec une épouse aussi importante que l’homme. Erec est chevalier, mais sa femme l’informe que les autres chevaliers médisent de lui. Il emmène donc sa femme avec lui, lui interdisant de parler, pour qu’elle voit qu’il est le meilleur chevalier du monde. C’est donc à la fois une quête de chevalerie et la reconquête mutuelle des époux qui ont été éloigné par l’habitude.

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Cligès : Cligès est amoureux de Fenice, mais celle-ci a été mariée à l’oncle de Cligès qui lui a en même temps piqué le trône. Cligès fait donc tout pour récupérer Fenice qui elle-même n’hésite pas à se faire passer pour morte pour retrouver son amant et se libérer du joug de son époux.

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Lancelot ou le chevalier à la charrette : Lancelot est un vieux personnage galois qui n’a aucun rapport avec la cour arthurienne. Mais Chrétien de Troyes a décidé de le faire venir à la cour et de faire de lui le chevalier parfait et l’amant idéal, prêt à tout pour l’amour de sa reine, un amour qui ne pourra jamais être réaliser (ou si, en fait, Lancelot, n’est pas aussi parfait que ça dans son amour « courtois »). Au fait, pourquoi la charrette ? Car la charrette est pour les pauvres ou les chevaliers condamnés à mort, donc humiliante. Donc Lancelot est le seul chevalier capable de faire passer son amour pour la reine avant son honneur de chevalier, ce qui n’est pas valorisant et ce qui ne le rend pas digne du Graal (l’amour d’une femme contre l’amour de Dieu, Guenièvre, même reine, ne fait pas le poids)

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Yvain ou le chevalier au lion : Yvain est le chevalier errant par excellence. Défié par Calogrenant, il défie un chevalier noir, épouse la femme de celui-ci (qui semble être une fée) et demande aussitôt à repartir au combat ce qui n’est pas au goût de la veuve vite remariée. Elle lui accorde un an jour pour jour. Mais Yvain oublie le délai, est chassé par sa belle et devient fou.

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Perceval ou le Conte du Graal : dernier roman de Chrétien de Troyes, il n’a jamais été achevé. Si cela avait été le cas, il n’y aurait peut-être pas tout ce mystère autour du Graal. Graal inventé par Chrétien de Troyes, avec toute la cérémonie. Perceval est un jeune homme, élevé par sa mère, loin du monde de la chevalerie. Lorsqu’il rencontre des chevaliers, il décide de devenir comme eux, mais il extrêmement naïf, prend tout au pied de la lettre. Ses quêtes l’entraînent au fur et à mesure sur des épreuves de chevalerie, de la religion et de l’amour courtois.

Après Chrétien de Troyes, il y a quelques textes dans la même veine, Les Lais de Marie de France (courtes nouvelles en vers sur la matière de Bretagne) et Tristan et Yseult.

Ensuite, il y a de nombreuses continuation de ces contes de la table ronde avec notamment Le Lancelot en Prose, un immense pavé d’au moins 13 tomes, jamais traduit. Dans ce Lancelot, les chevaliers continuent leur quête du Graal, de la manière moderne dont on l’imagine désormais. C’est également à ce moment qu’apparaissent les personnages féminins : la Dame du Lac et Morgane. Morgane apparaît déjà chez Chrétien de Troyes, mais elle n’est qu’une jeune femme savante, experte de guérison ou en sciences. C’est dans le Lancelot en prose qu’elle devient la magicienne païenne, brutale et amoureuse de Lancelot, afin de faire un personnage différent de Guenièvre qui représente l’amour authentique et pur, ou de Viviane qui représente l’amour maternel.

De nos jours, les contes arthuriens ont toujours autant de succès et d’interprétations.

Dans les livres les plus connus sur le sujet, vous trouverez :

Les dames du lac de Marion Zimmer Bradley (pour les plus flemmards, une adaptation cinématographique a été faite, assez fidèle, mais elle n’a pas la même saveur).

Le Cycle du Graal de J Markale, qui même s’il reste écrivain se concentre depuis des années aux cycles arthuriens, la vie celtes, etc

L’Enchanteur, de Barjavel : un point de vue très fidèle aux textes de Chrétien de Troyes, avec de nombreuses références, mais également décalé.

La Chronique des elfes, de Fetjaine : l’auteur s’intéresse à la genèse des contes arthuriens (ma critique en fin de semaine)

Pour les films :

Monty Python Sacré Graal, 1975

Excalibur, un classique de 1981

Arthur, en 2004 qui essaye de viser le côté historique

Et évidemment les séries tv :

Kaamelott, d’Alexandre Astier

puis les autres Camelot, Merlin, etc !

Sur le cycle arthurien, il y a des centaines de textes, de films, de séries, qui en parle ou y font allusions.

Après ce petit topo sur les textes et la naissance des contes arthuriens, je vais maintenant vous parler de l’histoire en elle-même.

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22 commentaires pour Les Légendes Arthuriennes

  1. Avalon dit :

    J’adore tout ce qui touche aux légendes arthuriennes. Mon pseudo sur Internet en est d’ailleurs directement tiré et je ne le changerai pour rien au monde !

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    • oui, j’avais noté le clin d’œil ! j’espère que les autres articles te plairont aussi et n’hésite pas si tu veux des explications ou discuter d’un sujet précis, parce que je suis bien évidemment obligée d’aller assez rapidement pour faire des articles de taille raisonnable et pas des thèses à chaque fois 😉

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      • Avalon dit :

        As-tu déjà lu les ouvrages de Jean Markale ?

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      • pas tous, j’avais commencé ses romans sur le Graal, mais comme la bibliothèque ne les avait pas tous j’ai abandonné en cours de route (je crois que y’en a 12 ou 13 dans mes souvenirs) et ensuite lors de mes mémoires j’ai feuilleté d’autres de ces ouvrages, mais comme il est écrivain et non médiéviste, il faut le prendre avec des pincettes pour rédiger un mémoire donc je ne m’y suis pas trop attardée, même si je suis en règle générale plutôt d’accord avec ce qu’il dit notamment concernant les femmes dans la société celte

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      • Avalon dit :

        J’ai beaucoup de ses ouvrages en numérique mais je n’ai jamais encore osé la lecture.

        Fetjaine est un auteur que j’aime beaucoup et son autre série, Le pas de Merlin et Brocéliande fait aussi référence à la mythologie du roi Arthur.

        J’avais aussi beaucoup aimé la trilogie de Christian de Montella, Graal Noir. Il propose une réécriture du mythe intéressante.

        En tout cas, ton article est intéressant et il me rappelle qu’il faut absolument que je lise Chrétien de Troyes.

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      • Oui, il faudrait que je trouve le Pas de Merlin, mais pour l’instant je n’ai pas réussi à mettre la main dessus, comme Guenièvre, son dernier roman, d’ailleurs.
        Le Graal noir, je ne connais pas du tout par contre. L’auteur aborde le sujet de quelle manière ?
        Oui, il faut absolument lire Chrétien de Troyes. Bon, le mieux c’est quand même d’avoir une explication de texte pour comprendre tous les détails cachés qu’à notre époque on ne remarque plus, mais c’est bien de connaître ses classiques !

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      • Avalon dit :

        Guenièvre n’est déjà plus disponible ?! Nooon ! J’étais impatiente de pouvoir le découvrir.

        C’est assez sombre voire torturée. C’est un roman jeunesse mais un adulte peut parfaitement y trouver son compte.

        J’essaierai de mettre la main sur l’ouvrage de Chrétien de Troyes à l’occasion.

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      • sisi, c’est juste que la librairie où je travaille ne l’a pas et que je ne suis pas encore inscrite en médiathèque dans la ville où je viens d’emménager ^^

        pour Chrétien de Troyes, l’avantage c’est que tu peux y trouver de partout et en 36 collections ! mais même dans les éditions avec des explications, il n’y a que les profs de médiéval de fac qui te diront vraiment qui est une fée, qui est un géant, les éditions lycées se contentent d’explications plus terre à terre ^^

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      • Avalon dit :

        Malheureusement, je ne fais pas des études de lettres. Mais cela doit être passionnant de voir l’envers du « décor » d’un roman, d’avoir des explications plus poussées.

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      • oui, même s’il faut toujours se méfier, parce que même si on a des explications, une partie de celles qu’on a en médiévale sont des suppositions et en littérature contemporaine peuvent également être des élucubrations des profs de lettres(ils ont l’imagination fertile et l’auteur n’est plus là pour se défendre ^^), mais c’est toujours intéressant ^^
        tu fais quoi, toi ?

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      • Avalon dit :

        Je viens d’obtenir une licence de droit et je pars pour une licence histoire de l’art. Je compte préparer les concours de commissaire priseur ou conservateur de musée.

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      • 2 parcours bien différents ^^ je te souhaite bonne chance en tout cas ! les concours c’est toujours difficile à préparer, alors bon courage pour les cours et les révisions ! (même si là c’est les vacances 😉 !)

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  2. Lullaby dit :

    Oh joie, oh bonheur ! La légende arthurienne ! ❤ Effectivement, tu synthétises et te centres sur le côté français, mais il y a tellement de choses à dire, tu as bien raison de choisir cet angle d'attaque sinon ton article fera des pages et des pages ! 🙂
    Pareil pour les oeuvres, il y en a tant, et sur toutes sortes de médias, qu'il serait difficile de tout lister ^^"
    Les Dames du Lac de Bradley, c'est un must, en effet ! 🙂
    Pas lu le Markale, on m'en a reparlé il y a peu, il faudrait que je me penche dessus 😉
    Fetjaine, j'ai été déçue par Le Pas de Merlin mais j'ai beaucoup aimé son histoire de Pendragon (la Trilogie des Elfes, Pendragon étant le papa d'Arthur). Je n'ai pas encore testé Guenièvre mais ça a l'air pas mal du tout !
    Je recommanderai aussi, pour ceux qui connaissent déjà un minimum les grandes lignes du mythe, les deux anthologies parues aux éditions Terre de Brume (De Brocéliande en Avalon ainsi que Et d'Avalon à Camelot), l'anthologie Lancelot parue aux éditions ActuSF et le roman Mordred de Justine Niogret. Les 2 anthos de Terre de Brume voient plusieurs auteurs (dont Robin Hobb !) revisiter à leur sauce la légende ou juste certains passages, personnages ; celle sur Lancelot revisite aussi le chevalier à la charrette (à toutes les sauces, on le trouve donc même à notre époque ! ^^) et le roman de Justine Niogret offre un magnifique portrait d'un personnage que l'on retrouve toujours brossé pareil ailleurs, mais sous la plume de J. Niogret, il gagne en épaisseur.
    Bref, il y aurait beaucoup à dire encore et je vais m'arrêter là sinon je vais faire un pavé ! 🙂
    Merci, en tout cas, pour cette semaine arthurienne ❤
    Hâte de lire les prochaines articles ! 🙂
    (pardon si j'ai été trop bavarde… *blush*)

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    • pas de soucis, j’aime bien les gens bavards et passionnés par le sujet !
      je ne connais pas du tout les deux anthologies dont tu parles, il faudrait que j’essayes de les trouver, voir toutes ces réécritures, ça doit être pas mal intéressant !
      et si tu as des sujets, hésite pas à me les proposer !

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  7. clairebelgato dit :

    Ça me fait penser que je suis tombée récement sur un livre qui revisite cette fois l’histoire de Guinevere :http://www.babelio.com/livres/Fetjaine-Guinevere-la-dame-blanche/566561
    Pour le coup, je suis très intriguée !

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