Comme vous l’avez compris, les contes arthuriens sont pris entre la volonté de raconter une histoire tirée du folklore celte et de le porter au regard d’une cour chrétienne. Ainsi les héros sont devenus chrétiens, les fêtes chrétiennes sont très importantes (tous les romans de Chrétien de Troyes commencent le jour de la Pentecôte), mais de nombreux éléments sont magiques, même s’il faut parfois y regarder à deux fois pour les déceler, ce qui est justement intéressant. On peut les classer en différentes catégories :
les objets, les lieux, les animaux et les gens :
Les objets :
les armes : Excalibur, l’épée magique d’Arthur, selon les versions elle deviendrait surnaturelle qu’au contact du véritable roi de Bretagne, aurait été donné par la Dame du Lac, serait le symbole de royauté, etc.
La lance qui saigne, se trouve dans le château du Graal. On ne sait pas pourquoi elle saigne, mais le roi Méhaigné, est blessé « entre les hanches ». Plus tard, on dira que c’est la lance qui a blessé le Christ sur la croix.
Le Graal : de nos jours, le Graal est une coupe qui a recueilli le sang du Christ. Dans le Conte du Graal de Chrétien de Troyes, il n’est pas mention que d’une espèce de grand plat (d’après ce qu’on comprend). Dans l’un des patois d’oil ou oc, je vous avoue que je me souviens plus, un mot qui pourrait être l’ancêtre du mot graal signifiait à l’époque l’auge à cochon, donc l’idée d’un récipient large et grand et non d’une petite coupe. Ce qui me fait penser au sketch de Kaamelott où Perceval explique que le Graal pourrait aussi bien être un bocal à anchois, ça serait plus logique et pratique !
Le Pont de l’épée : une épée géante et affûtée, seul pont qui permet à Lancelot de retrouver Guenièvre enlevée par Méléagrant
les anneaux : si vous me suivez depuis pas mal de temps, vous savez que j’ai déjà écrit un mini-mémoire sur les anneaux magiques, que vous pouvez consulter ICI. Pour faire vite, il y a différentes sortes d’anneaux, ceux qui symbolisent l’amour (charnel, spirituel, etc) et ceux qui ont de réels pouvoirs magiques que ce soit l’invisibilité ou la transformation physique.
Les lieux :
la géographie de la Bretagne est assez fluctuante, des châteaux apparaissent soudainement et les frontières avec l’Autre-Monde sont minces. Il n’est pas rare de les franchir et d’en revenir, parfois sans dommage, parfois en ayant perdu quelques années de temps humain en route
L’autre-monde est accessible en traversant un cours d’eau quelque soit sa forme, ce peut-être une rivière, la mer, un marécage ou une simple chape de brume. Derrière une butte un château peut apparaître, d’autant plus si vous êtes en forêt et s’il fait nuit. Si vous êtes accueilli par un homme en barque, un pêcheur, c’est le château du Graal. Ne vous endormez pas durant la cérémonie et posez les bonnes questions ! Si vous êtes accueillis par une centaine de femmes, elles sont probablement déjà toutes mortes, mais elles ne vous feront aucun mal !
Quand aux îles de l’Autre-monde, si vous êtes recueillis par des fées, méfiez-vous. Certaines vous entraînerons dans des danses endiablées, certaines vous retiendront prisonnières et ne vous laisseront plus jamais partir. Et si elles acceptent, écoutez les recommandations, ne mangez aucune nourriture humaine si elles vous l’interdisent, ne quittez pas l’objet qu’elles vous auront donné au risque de redevenir poussière en un instant !
Les animaux :
Les animaux ont deux rôles, ils sont soit des messagers des fées, de l’au-delà, soit ils sont chassés et mènent de toute manière vers l’au-delà. C’est donc pour cela que c’est très souvent des animaux ayant trait à la chasse qui ont les caractéristiques faés, soit ceux qui servent à la chasse, les chevaux ou les chiens, soit les animaux chassés, les cerfs et les sangliers. Les caractéristiques sont généralement leur couleur (d’un blanc éclatant), leur beauté sans pareille, et parfois leur taille (plus grande que d’ordinaire). Les animaux ont donc tendance a éloigné le héros de ses compagnons pour le mener vers son destin (un combat et une promise). On croise parfois une biche au bois de cerf. À un moment donné, j’ai eu envie de faire un mini-mémoire sur le film de Miyazaki, Princesse Mononoké, mais je ne suis jamais allée au bout. Néanmoins, ce qui m’avait attiré là-dedans, c’était les ressemblances parfois frappantes entre les contes celtes et les légendes japonaises. Par exemple l’esprit de la forêt, le dieu cerf de princesse Mononoké est exactement le même cerf que le Dieu Cernunos, ce même cerf dont on trouve l’ombre dans les récit celtes.
Les gens
le Royaume de Logre serait autrefois le Royaume des Ogres, chassés par le roi Marc. On retrouve le thème du géant de nombreuse fois, soit du côté des hommes géants, monstrueux combattants redoutables, soit des femmes géantes, considérées elle comme une féminité exacerbée (les seins comparées à des collines nourricières, etc).
Les nains ne sont que rarement appelés comme tel, mais ils sont souvent décris comme gens de petites tailles, hideux, mal formés. Dans l’un des romans, l’un d’eux, moqué par le sénéchal Kay, aura des paroles quasi prophétiques.
De la même manière qu’avec les anneaux, j’ai déjà écrit un mini-mémoire sur les loups-garous, vous pouvez le trouver ICI, donc je vais être brève. Sachez simplement, qu’à l’époque, la différence entre vampire et loup-garou était tout à fait minime, et que même si le thème n’a été que peu abordé dans les contes arthuriens, on le retrouve dans la littérature arthurienne, et même avant.
Difficile de faire venir des fées à la cour arthurienne devenue chrétienne, pourtant, nous avons vu que la plupart des personnages féminins sont clairement des fées : Viviane, Morgane, Guenièvre, Laudine (la femme d’Yvain). Pour reconnaître une fée, c’est assez simple. Elle doit être extrêmement belle, vêtue de blanc et monter un cheval blanc. Elles sont parfois capricieuses et surtout n’acceptent pas que leur chevalier aille en aimer une autre, leur vengeance est souvent terrible ce qui ramène leur chevalier repenti près d’elles. Elles sont souvent des femmes de pouvoir, comme Laudine qui dirige elle-même son château même si son mari est mort. Elles sont souvent savante, que ce soit dans des filtres ou dans les sciences. Je remarque aussi qu’elles n’ont souvent pas d’enfant, elles élèvent plutôt ceux des autres.
Voilà mon petit topo sur la magie-païenne, car j’ai laissé de côté tous les miracles chrétiens qui émaillent également les contes arthuriens, mais comme ils sont clairement définis, ils sont plus faciles à retrouver.
J’espère que ce petit aperçu vous a plût et si vous souhaitez des précisions sur un sujet en particulier, je serais ravi de fournir des explications supplémentaires, même si pour cela je dois faire des recherches, ce n’est pas un soucis, j’adore ce sujet !
Les autres articles sur les contes arthuriens :
Petite Chronologie Arthurienne
Livres :
La Trilogie des Elfes, Fetjaine
L’Enchanteur, Barjavel
Merlin, Rio
Les Fées au Moyen-Âge, L Harf-Lancner
Mes Mémoires et minis mémoires sont à téléchargés sur cet article : ici
Jeux et Livres-jeux
Oh, joli le rapprochement entre Cernunnos et le roi cerf de Princesse Mononoke ! C’est vrai que c’est encore un signe de ce fameux « subconscience collectif » 🙂
Encore un bel article arthurien, bravo ! (et tu vois, j’apprends des choses ^^)
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oui, la fameuse « noosphère » ^^ Alors, je n’ai jamais trouvé de livre sur le sujet (ça serait pourtant super intéressant), sur les liens entre la culture japonaise et la culture celte, notamment dans la mythologie, des fées, les dieux, etc. ça me fascine, mais je n’ai pas les connaissances suffisantes pour écrire moi-même sur le sujet ^^
contente que ça t’ait plût en tout cas !
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Bonjour
Puis je utiliser votre photo de l’épee de Merlin pour illustrer mon blog. J’ai perdiu mes photos
Merci
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Bonjour !
je crois que l’image est tirée d’un film, je vous avoue que je ne me souviens plus vraiment, mais pas de soucis quant à moi !
Bonne soirée
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