La dentelle c’est désormais la mode, il y en a sur tous les vêtements. Sauf, que la dentelle portée de nos jours n’a pas grand chose à voir avec la véritable dentelle faite main, d’autant plus qu’il y a différents types de dentelles.
La dentelle du Puy est également appelée dentelle aux fuseaux, en cela elle est radicalement différente de la dentelle d’Alençon qui se travaille à l’aiguille et ressemble plus à ce qui est reproduit grossièrement et mécaniquement de nos jours.
La dentelle est apparue au Xve siècle. Les femmes avaient des carreaux (le support sur lequel elles travaillaient) posées sur leurs genoux. Elles faisaient de la dentelle en bandes fines et étaient payées au mètre. Le modèle de leur dessin était fait sur un rouleau sur leur carreau, ce qui leur permettait d’enrouler au fur et à mesure leurs mètres de dentelle autour d’une petite planchette en bois. La plupart de ces femmes travaillaient ensembles, elles formaient ainsi ce qu’elles appelaient des couviges (un petit groupe de travail où on pouvait discuter, se soutenir, etc). Ces femmes travaillaient la plupart du temps des heures et étaient exploitées par ceux qui leur rachetaient leur dentelle, et la plupart finissaient aveugles. La vieille dentelle est donc reconnaissable aux points lâches, puisqu’elles allaient vite et devaient en faire le plus vite possible étant payées au mètre.
Au contraire de nos jours, le travail est soigné (plus les points sont serrés et précis, plus le travail est bien fait et valorisé). Faire de la dentelle est extrêmement long et il faut être très patient. Pour un petit marque-page, il faut parfois compter plusieurs heures, une centaine d’épingles et parfois jusqu’à une vingtaine de fuseaux. Pour un ouvrage de plus grande ampleur, on atteint très facilement des centaines d’heures, des milliers d’épingles et parfois aussi 100, 200 fuseaux, parfois tous en même temps sur le carreaux !
Pour faire de la dentelle aux fuseaux vous avez donc besoin d’un carton, il représente le dessin et vous informe des points à effectuer. On l’épingle sur le carreau et ça ressemble à ça :
Ensuite il faut monter les fils. Les fils sont tenus en leur milieu par une épingle et à chaque extrémité il y a un fuseau, ce qui fait une paire. Vous aurez donc toujours un nombre paire de fuseaux.
Le but de jeu est simple, il suffit de croiser et de faire des nœuds, des tresses avec vos fuseaux. Par exemple : une tresse à quatre brins (nommée corde de quatre), ou une tresse à six, huit, etc. lorsqu’un « nœud » est fait, on place une épingle pour le maintenir le temps d’en ajouter un autre (sur un ouvrage assez large on doit avancer de bas en haut, il y a donc des moments où on avance plus vite sur la droite que sur la gauche). Vous pouvez également faire ce qu’on appelle du mat qui n’est ni plus ni moins qu’une sorte de tissage : tous les fuseaux descende en ligne droite et une paire traverse en aller-retour, passant dessus, dessous, dessus, dessous, etc.
Il existe également des points spéciaux, parfois plus compliqués à faire, mais qui rendent aussi le dessin plus joli, comme les point d’orge ou les points d’esprit (le point le plus difficile à faire en dentelle du Puy, surtout si vous êtes masochistes et essayez de le faire carré).
Vous pouvez donc essayer de faire une forme très simple, comme un marque-page, mais avec des points très divers à l’intérieur, ou au contraire des points très simples, mais avec une forme originale. La dentelle, c’est donc abordable par tous, pas très compliqué. En revanche, ça demande un peu de matériel. Il vous faudra : un carreau (le support où vous planterez vos épingles), du fil, des épingles et des fuseaux en bois). Ça demande donc un petit investissement de départ.
Pour prendre des cours, il vaut mieux habiter au Puy où dans les environs du Puy, car c’est une tradition qui malheureusement se perd, en revanche, là-bas, il y a des formations extrêmement pointue sur le sujet !
(dentelle ancienne, on remarque les points d’esprit (les sortes d’ovales) lâches et dont les bords sont irréguliers)
Personnellement j’ai découvert la dentelle aux fuseaux quand j’étais toute jeune ado car ma grand-mère en fait depuis des années, je trouvais donc ça important cette transmission des savoirs, même si actuellement je n’en fais plus. J’ai trouvé que la base est assez facile à réaliser, il y a bien sûr des points que je ne connais pas vraiment, je ne sais pas tout faire toute seule, mais mon seul gros soucis est le manque de pratique. Néanmoins, c’est peut-être un art vers lequel je me retournerais avec plaisir dans quelques années, c’est relaxant, une belle tradition et si je n’aurais peut-être jamais la patience de ma grand-mère qui fait des œuvres d’art et a une patience plus qu’infinie, on peut tout à fait faire de petites pièces très jolies sans y passer un an ! (oui oui elle passe parfois un an sur le même ouvrage!)
marque-page très simple fait par mes soins il y a longtemps
Alors, qui connaissait la dentelle aux fuseaux ? Qui se rendait réellement compte du travail que cela pouvait être ?
j’ai récupéré de chez ma grand plein de vieilles dentelles ! Et c’est vrai, que ça n’a rien à voir avec ce qu’il y a dans le commerce ! j’aime beaucoup ton marque-page !
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merci beaucoup !
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Dommage que tu n’ai pas pris des photos des ouvrages maison ! article bien écrit et accessible à tous!
Mamie dit : merci ma petite fille, de ne pas avoir oublié l’apprentissage que tu as fait auprès de moi. J’espère toujours que tu reprendras un jour les fuseaux, je serai toujours là pour te donner un conseil, dans la limite de mes compétences. Tu as des doigts en or, profite de tes dons !
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Merci à vous deux !
oui, quand j’ai fait l’article, je me suis aperçue que je n’avais aucune photos des œuvres de Mamie, c’est bien dommage, mais si vous pouvez m’en envoyer, je pourrais compléter mon article !
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on va faire ça dès qu’on peut
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Un belle hommage aux dentellières du Puy. Mon arrière grand-mère l’était comme sur ta petite photo ^^ Pour ma part, cette tradition s’est éteinte depuis dans la famille, je ne sais pas du tout en faire, mais j’espère apprendre un jour pour rendre hommage à ma mémé! ^^
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si jamais je m’y remets un jour, je pourrais toujours te montrer les bases-bases ^^
contente que l’article te plaise, je pensais aussi à toi en l’écrivant 😉
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