Mia Couto
septembre 2014
Dans une petite ville du Mozambique, Senaller, dont personne ne peut partir, un étrange phénomène se produit. La terre est vidée de son eau, la pluie ne tombe plus non plus. Pourtant il subsiste dans l’air de fines gouttelettes. Elles mouillent lorsqu’on sort, on peut puiser de l’eau en remuant un seau au-dessus de sa tête. Est-ce que les poissons vont bientôt nager dans le ciel ? Comment faire pousser les légumes ? Faut-il lancer la terre au-dessus de sa tête et attendre que les légumes poussent dans le ciel ?
Certains blâment les ancêtres, d’autres l’usine des blancs, mais personne ne sait quoi faire. Le narrateur, un jeune garçon, reste tantôt près de son grand-père, un vieillard desséché qui reste constamment près du vieux fauteuil qu’occupait son épouse décédée et qui raconte d’étranges histoires et tantôt près de sa mère qui tente de voir les blancs malgré les préjugés et les risques afin de résoudre le problème.
Ce texte est extrêmement poétique, avec un gros travail sur les jeux de mots et le champ lexical de l’eau. Le fait qu’on voit au travers des yeux de l’enfant ne rend pas forcément le texte toujours très compréhensible, mais en tout cas très poétique. C’est un roman très court, presque qu’un conte, mais je ne sais pas si dans sa symbolique je n’aurais pas manqué quelques allusions peut-être en rapport avec ce pays dont j’ignore quasiment tout.
En tout cas, c’était une petite lecture plaisante, très poétique, comme un long poème aquatique d’un pays mystérieux et asséché.
« Vous savez quelle est la différence entre le papillon et les gens ?
– La personne a une âme, le papillon est âme.
– La luciole meurt ?
– Non. Car elle est comme le Soleil : elle ne fait que se coucher. »
Oh, je suis séduite par ce petit livre qui semble vraiment très original. Il ferait un bel écho je crois à « Monde sans oiseaux » de Karin Serres que j’ai lu il y a peu de temps. Merci pour ce billet.
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contente de t’avoir fait découvrir ce petit roman. De quoi parle « le monde sans oiseaux » ?
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Eh ben, c’est un peu le « miroir » de ce livre-ci puisque dans ce monde-là, l’eau monte inexorablement. Chaque année, les maisons doivent être « remontées » pour demeurer hors de l’eau. Et comme on vient à manquer de place, les cimetières deviennent sous-marins. Bon, dis comme ça, ça a l’air un peu farfelu, mais c’est aussi très poétique. Dans le livre de Karin Serres, ce sont les oiseaux qui ont disparu et on dit qu’ils étaient comme des poissons… mais dans le ciel ! 🙂
J’en parle un peu ici :
http://austintoutvabien.overblog.com/2014/05/monde-sans-oiseaux-de-karin-serres.html
À bientôt.
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ah oui en effet il y a des ressemblances ! je vais voir !
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Les jeux de mots ! La poésie ! Tout ce que j’aime !
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oui, c’est un texte particulier, mais qui vaut le coup d’oeil !
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