Patrick Rambaud
Ce livre n’est pas la quête initiatique d’un jeune homme qui cherche gloire et sagesse; mais le roman d’une vie qui tend vers l’apprentissage de la sagesse. Tchouang-Tseu a vécu en Chine il y a fort longtemps, mais il n’y a pas aussi longtemps que Confucius qu’il a étudié. C’était une époque troublée, de nombreuses guerres ont agité le pays, mais pas beaucoup ce drôle de personnage qui deviendra le premier romancier important et célèbre de Chine.
Tchouang-Tseu a été un peu porté par les événements de sa vie, comme une feuille par la tempête et comme la feuille, il s’est laissé allé au gré des événements, sans chercher ni la gloire, ni l’argent, ni les situations confortables. l’un des exemples les plus remarquables de sa vie, est le suivant. Envoyé en ambassade, on attente à sa vie. Sauvé in-extremis, on place un cadavre à sa place qui est renvoyé dans son royaume, près de sa famille et de son seigneur. Tchouang-Tseu rentre tranquillement chez lui. Il apprend que tout le monde le croit mort et se satisfait de la situation, plus de compte à rendre à personne ! Il récupère néanmoins son épouse qu’il semble aimer tendrement, et repart vivre dans la campagne sans demander son reste.
J’ai bien aimé ce roman plein de sagesse orientale, même si d’après moi il manquait un peu de profondeur du côté des personnages secondaires et de l’attachement de Tchouang-Tseu pour eux (comme pour son épouse, on ne sait quasiment rien d’elle; elle n’intervient jamais dans le récit, on l’oublie régulièrement, pourtant, Tchouang-Tseu semble l’avoir aimé réellement. J’aurais aimé un peu plus de profondeur au sujet des sentiments qu’il lui porte…)
Une jolie biographie romancée, pleine de poésie, de gourmandise (à condition d’aimer les poussins et autres délicats mets orientaux), de nature sauvage et reposante et de philosophie de vie !