L’Homme qui savait la langue des serpents

attila64-2013

Andrus Kivirähk

Leemet est un jeune garçon estonien. Même s’il est né au village (là où se sont établis les paysans christianisés par les hommes de fer et les moines), à la mort de son père, sa mère l’a ramené avec sa sœur dans la forêt. Dans la forêt vivent les vrais estoniens, ceux qui connaissent encore la langue des serpents. Tous les animaux et tous les humains connaissaient cette langue, mais désormais, seule une poignée d’humain la connaît encore. Leemet est d’ailleurs l’un des derniers à la parler parfaitement. Quant aux animaux, ils la comprennent seulement, ce qui suffit d’ailleurs à les faire obéîr. On peut ainsi traire et chevaucher les loups et demander aux cerfs et chevreuils de se sacrifier pour pouvoir manger.

Mais dans le village, ces pratiques sont bien sûre décriées, oubliées, remplacées par le culte de Jésus, du pain et du vin.

Leemet est donc le dernier, malédiction qui le suivra toute sa vie, puisqu’il sera le dernier sur de nombreux points. Sa meilleure amie est une vipère royale, Ints, surtout depuis que son ami d’enfance est allé vivre au village.

Ce roman, un bon pavé qui se dévore tout seul, est vraiment très bien mené. Tout du long on rit, que se soit des traits d’humour ou des situations cocaces. Pourtant, ce roman n’est pas franchement drôles, on voit là une civilisation qui s’éteint, la lutte des anciens contre les modernes. Et même si cette lente annihilation des anciennes valeurs, parfois étranges qu’on s’est habitué à fréquenter depuis le début du roman (les ours qui flirtent avec les jolies filles, des être encore plus anciens qui élèvent des poux, la légende de la Salamandre, le terrier des serpents avec la pierre sucrée…), est inéluctable, on est toujours entraîné vers l’avant.

Les explications au début du roman, sur la situation (l’Estonie est un pays christianisé très tardivement) et celles de la fin (sur le pamphlet contre la société, puisqu’évidemment la lutte des traditions contre la modernité est toujours d’actualité) sont vraiment très intéressantes.

Ce roman me tentait depuis un moment, mais il se place en plus dans mon challenge découverte avec un auteur estonien !

challenge découverte

Vous aviez entendu parlé de ce roman ? Si vous aimez les histoires qui mélangent Histoire et magie comme dans les contes anciens, ça vous plaira sûrement ! En tout cas, un énorme coup de cœur que je voulais vous partager.

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22 commentaires pour L’Homme qui savait la langue des serpents

  1. J’ai une pensée pour le Kalevala en te lisant… Les Estoniens et les Finnois sont très proches culturellement, et ces deux peuples ont vécu violemment l’arrivée du christianisme dans leurs vies.

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  2. Bravo, trouver un auteur estonien n’a pas dû être chose facile ! 😉

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  3. Sev dit :

    Ce livre a l’air super, et ca change un peu du reste. Le cote historique et folklore/legendes m’interesse ebaucoup, surtout que l’Estnie n’est pas un pays tres connu. Merci pour la decouverte!

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  4. Herb'au logis dit :

    je suis entrain de le lire et je me régale!

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  5. J’aimerais beaucoup le lire 🙂

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  6. LadyButterfly dit :

    Oh, ça donne envie!

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  7. stelphique dit :

    Je compte bien le lire dans l’année celui ci, je crois que ca pourrait bien me plaire!!!!!;)

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  9. bortolottipauline dit :

    Ça fait un moment que ce livre m’interpelle et j’ai de plus en plus envie de le découvrir !! :3

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