9 Janvier 2016 : Adalie

(n.f.), Coccinelle marquées de deux points noirs

040626-31

Aveline avait marché une bonne partie de la matinée. Alors que le soleil brûlait le ciel pur de ses rayons, elle trouva de plus en plus difficile d’avancer. Elle avait faim, soif surtout, ses pieds devenaient douloureux et son corset s’était transformé en objet de torture qui l’enfermait dans un halo de chaleur douloureuse. Sentant poindre le malaise ou en tout cas un bon mal de tête, la jeune femme décida de s’arrêter le temps que l’astre du jour se montre moins impitoyable.

Elle trouva par chance un petit court d’eau et se réfugia sous un saule pleureur. La fraîcheur la revigora immédiatement et elle se laissa tomber près de l’eau. D’une main pressée et maladroite, elle défit ses bottines et sans même enlever ses bas, plongea ses pieds dans l’eau vive du ruisseau. Un soupir de bien-être lui échappa tandis qu’elle s’allongeait sur le dos.

La nature, qui semblait être silencieuse sous le soleil lorsqu’elle marchait, se réveilla à ses oreilles. Le chant des grillons, le vol des moucherons, nombreux près de l’eau, le ballet passionné des libellules. Lorsqu’elle rouvrit les yeux, elle découvrir juste au-dessus d’elle, perchée sur une feuille, une petite coccinelle. Celle-ci n’avait que deux points noirs sur le dos. Aveline tendit le doigt et la créature grimpa dessus, provoquant de légères chatouilles.

« Bonjour, toi » murmura la jeune femme. Elle repensa alors au surnom qu’on lui donnait enfant, Adalie (qui désignait en réalité la petite créature rouge à points noirs), depuis qu’une de ses petites cousines avait bafouillé son nom sans arriver à prononcer le « v », et qui était resté. Aveline s’était sentie flattée (d’autant plus que son autre cousine était surnommée de façon bizarre « moustique » ce qui faisait moins rêver) et elle avait toujours considéré comme un présage positif chacune de ses rencontres avec l’un de ses « sœurs » animale.

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11 commentaires pour 9 Janvier 2016 : Adalie

  1. Herb'au logis dit :

    Adalie
    Les zèbres ont des rayures.
    Les coccinelles ont des points.
    Jusque-là tout va bien.

    Le zèbre d’Alizée était très satisfait de sa robe. Rayures parfaitement réparties de l’échine aux sabots. Couleurs bien équilibrées, noir et blanc se répondant régulièrement.
    Et puis Alizée le lui avait dit : c’était lui, le plus beau !

    Pour Adalie, la coccinelle, c’était une autre histoire.
    Elle n’avait que deux points.
    Deux petites mouches, une sur chaque élytre (instruite, la coccinelle ! elle savait que le mot mouche signifiait à l’origine « point noir »).
    « Les rayures du zèbre sont nombreuses, c’est ce qui fait leur charme » se disait-elle. « Certaines de mes consœurs ont jusqu’à dix points ! Et moi, je me retrouve avec mes deux malheureuses mouches sur le dos… j’en rougis de honte ».
    Elle avait bien pensé à la chirurgie esthétique mais n’avait pas trouvé de spécialiste des coléoptères.
    Elle était allée voir le sorcier. Bienveillant, il lui avait pourtant expliqué qu’il n’existait pas de filtre magique pour faire pousser des points supplémentaires sur le dos des coccinelles.
    Mais il lui avait dit : « tu verras, un jour tu accepteras, tu comprendras… »
    Peu de temps après, au détour d’un chemin, à l’heure de son déjeuner (pucerons à gogo), elle se sentit happée. Une main humaine l’avait délicatement attrapée, soulevée, et maintenant d’énormes yeux l’observaient au travers d’un instrument bizarre.
    « Mutti, ich habe eine Marienkäfer gefunden !! » (Comme vous le constatez, nous étions en Allemagne, de l’est, c’était il y a déjà quelques temps…et pour les non germanophones, l’enfant triomphant avait dit « Maman, j’ai trouvé une coccinelle ! »)
    Il l’emmena aussitôt chez lui pour la comparer au timbre de 20 pfennig de sa collection. C’était bien une adalie! La coccinelle n’en croyait pas ses oreilles (euh… les coccinelles, en ont-elles ?). Ses deux minuscules points remplissaient l’enfant de joie. Il l’avait trouvée ! Il la garderait, avec lui, précieusement.
    Lorsqu’ Adalie raconta son histoire à son ami le zèbre, si bien dans sa peau, il lui fit remarquer que c’est bien souvent dans le regard de l’autre qu’on découvre la sensation d’exister. Et c’était Alizée qui lui avait chuchoté…

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  2. Après beaucoup de difficultés avec ce sujet, c’est finalement fait : https://lafabriqueasourires.wordpress.com/

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  3. Bonsoir,
    Ma coccinelle t’attend dans le lien suivant…
    http://randonnezvousdansceblog.blogspot.fr/2016/01/defi-365-jours-decriture-9.html

    Je me demande où tout ça va me mener… pour l’instant, c’est amusant d’écrire chaque jour !
    Bonne soirée

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