Chimamanda Ngozi Adichie
Ifemelu quitte le Niégéria pour poursuivre ses études en Amérique. Son compagnon, Obinze, admirateur de l’Amérique, ne peut la suivre, mais espère bien la rejoindre.
Arrivée sur le sol Américain, Ifemelu se rend compte que la vie sera loin d’être facile. Elle s’aperçoit également qu’elle est noire, noire non américaine, une race à part entière dont elle n’imaginais pas le clivage avec le reste de la population qui essaye de faire croire que le racisme n’existe pas (ou plus).
Près de 15 ans plus tard, elle décide de revenir au Nigéria. Elle a tracé son chemin, a tenu un blog réputé, mais veut rentrer dans son pays. Dans un salon de coiffure où on lui fait des tresses, elle repense au chemin parcouru, aux victoires comme aux défaites, et à ses amants américains puisqu’Obinze n’a jamais pu venir en Amérique.
Dans d’autres parties du roman, on suit le chemin d’Obinze, ses efforts pour obtenir un visa anglais pour espérer ensuite aller en Amérique.
Le thème de ce livre est vraiment très intéressant. Je pense qu’en Europe, on ne se rend pas tellement compte des clivages de la société américaine concernant les noirs américains, les noirs non américains et les blancs. Le personnage d’Ifemelu est bien fait, elle a un franc parlé percutant et cette histoire de blog est vraiment super. J’ai en revanche moins accroché avec Obinze, en tout cas la première partie qui nous présente le personnage sur quand même pas mal de pages avant de faire un bon en arrière de 15 ans. Parce que tout ce qu’on apprend sur ce personnage dont on ne saisit pas encore l’importance est oublié lorsqu’on revient au point de départ près de 400 pages plus tard (surtout qu’il y a pas mal de noms à retenir).
Malgré donc ce « défaut » et quelques longueurs, j’ai beaucoup aimé ce roman, qui aborde un sujet peu traité en littérature, par une femme qui sait de quoi elle parle et a son franc parlé. Une vraie découverte !
Je classe de plus ce roman dans mon challenge découverte, avec mon premier auteur du Nigéria !
C’est vrai que c’est un sujet qui a l’air super intéressant 🙂 Il faudrait que je lise plus d’auteurs étrangers de pays variés moi aussi 🙂
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😀 ravie de te l’avoir fait connaître !
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Ce challenge est vraiment chouette!
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oui, j’aime bien découvrir la littérature et la culture de pays dont on n’a moins l’habitude !
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Je viens de lire des nouvelles d’une auteure nigériane habitant maintenant aux USA » Le bonheur comme l’eau » (Happiness like water – titre original) de Chinelo Okparanta. Je te le recommande aussi.
http://www.editionszoe.ch/livre/le-bonheur-comme-l-eau
Comme tu dis, la société américaine est très différente de la nôtre par rapport aux problématiques afro-américains/ africains immigrés/blancs mais ceci s’explique aussi par les différences historiques.
Déjà, le fait que certains états du Sud aient pratiqué la ségrégation si longtemps (et là, je ne parle que de la population afro-américaine, pas des africains de récente immigration) marquent
un clivage très net.
C’est Omar Sy qui évoquait cette nette différence (au lieu de raconter des salades, je te mets le lien): http://www.telerama.fr/cinema/omar-sy-l-histoire-des-noirs-n-est-pas-du-tout-la-meme-en-france-et-aux-etats-unis,137316.php
Je trouve très juste ce qu’il dit – et ce passage me rappelle l’expérience de mes amies non nées en France ou dont les parents sont venus dans les années 60/70 :
« Q/ Vous êtes né et avez grandi à Trappes, en banlieue parisienne. Quel souvenir gardez-vous de cette époque ?
O.M: Rétrospectivement, je me dis que mes parents devaient beaucoup jongler, lui avec son salaire d’ouvrier, elle qui faisait des ménages. Nous les enfants étions trois ou quatre par chambre, selon les époques, dans notre petit appartement HLM. Mais tous les gens que je connaissais vivaient comme ça, donc on n’en souffrait pas. Un souvenir de bonheur domine. C’était une France encore mélangée, métissée, multiple, dont j’ai la nostalgie. Il y avait toutes sortes de gens dans cette cité. Ça m’a ouvert et construit. »
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c’est vrai que moi qui ai grandi à la campagne, Paris et ses banlieues sont presque aussi lointaines pour moi que l’Amérique !
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Il est dans ma PAL, je l’ai eu dans le cadre d’un Swap, mais en anglais. Du coup j’ai un peu peur d’avoir du mal :S Mais j’ai vraiment envie de découvrir cette auteure un peu plus qu’à travers ses nouvelles, je pense me lancer cette année tout de même.
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c’est vrai que c’est un bon pavé, en anglais je ne l’aurais peut-être pas tenté ! mais j’espère en tout cas qu’il te plaira !
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