Emma entendit le carillon de la porte d’entrée alors qu’elle était perchée sur un tabouret, rangeant des livres de poche dans le plus haut rayon. Une odeur sucrée vint lui chatouiller les narines, comme si elle venait de pousser la porte d’une boulangerie. Des effluves chaudes de miel, de pâtisserie et de menthe l’obligèrent à baisser la tête.
Une toute petite bonne femme entourée de voiles de la tête aux pieds venait d’entrer.
« Bonjour, Madame Farid ! s’exclama Alex. Qu’est-ce que je peux faire pour vous aujourd’hui ? »
La femme eut un joli sourire et lui tendit un petit papier plié en quatre.
« Alors… lut Alex. Les Délices de Tokyo… Ah, il vous tente finalement ? Je ne pense pas que vous serez déçue, il est vraiment génial, toutes les personnes à qui je l’ai recommandé l’ont aimé ! Emma, notre nouvelle apprentie, l’a beaucoup apprécie aussi !» La femme hocha la tête en souriant et tendit un billet pour payer le livre. Elle le rangea sous ses vêtements (Emma essayait d’imaginer le nombre de poches qu’elle pouvait avoir là-dessous) avant de ressortir une assiette en carton avec du film alimentaire dessus.
Madame Farid sourit encore plus largement, pointa l’assiette, puis Alex et Emma et sortit en secouant la main.
Alex attendit qu’elle se soit éloignée avant de dire :
« C’est une cliente très régulière. Je ne l’ai jamais entendu prononcer un mot, mais elle doit parfaitement comprendre notre langue et en tout cas, elle lit beaucoup, de tout et très vite ! Mais surtout, elle nous ramène à chaque fois quelques pâtisseries orientales ! Elle est vraiment adorable ! Parfois elle demande qu’on la conseille, propose-lui tes coups de cœur, peu importe que se soit en litté’, en policier ou en jeunesse, elle est très curieuse ! La première fois qu’elle est venue, elle a acheté tous les Harry Potter d’un coup ! Et apparemment, elle a adoré ! »
Alex déballa l’assiette, plusieurs pâtisseries couverte de miel, aux pâtes craquantes et brillantes apparurent. Emma sentit immédiatement la salive envahir sa bouche et lorsque sa tante lui donna la moitié d’un baklawa, elle eut l’impression de fondre avec le miel qui dégoulinait dans sa gorge.
Bonjour, pour une fois, je suis très matinale dans mon envoi…
http://randonnezvousdansceblog.blogspot.fr/2016/05/defi-365-jours-decriture-130.html
Bonne journée !
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J’ai dégusté ton texte avec gourmandise ! Bravo
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merci ^^
on retrouvera certainement cette petite dame dans d’autres textes 🙂
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Odeur douceur du bisou du soir dans le cou de mon bébé
Odeur arnaque aux alentours des points de vente de pâtisserie bas de gamme
Odeur subtile des fleurs du citronnier un soir d’été
Odeur anticipatrice du plaisir d’un bon petit plat mijoté
Odeur douleur dans les couloirs des hôpitaux
Odeur mémoire des lieux : salle de classe de notre enfance, maison fermée durant une saison…
Odeur addictive dans une chocolaterie
Odeur tristesse dans les services de gériatrie
Odeur enivrante, ou entêtante, chez les parfumeurs
Odeur thérapie, apaisante, rassurante, ou au contraire stimulante, énergisante
Odeur souvenir dans les vêtements de ceux qui sont partis
Odeur écœurante du lait qui déborde
Odeur reconnaissance entre deux êtres qui s’aiment
Odeur information pour l’œnologue ou le testeur de thé ou de café
Odeur nature d’un sous-bois ou de la terre après l’orage
Odeur alerte du plat qui brûle au fond de la casserole
Odeurs jalons de notre vie
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tu as oublié l’odeur de l’herbe qui vient juste d’être coupée ou celle de l’orage qui arrive 🙂
en tout cas, jolie prose 🙂
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j’ai parlé de l’orage mais après plutôt qu’avant, et j’avais aussi pensé à l’herbe, ainsi qu’à 1000 autres choses d’ailleurs, tant les odeurs sont importantes dans notre vie
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oui, c’est sûr !
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