« When have I looked on The round green eyes and the long wavering bodies Of the dark leopards of the moon ? » Yeats

(nouvelle écrite il y a déjà longtemps (presque 10 ans), elle faisait partie d’une trilogie de 3 nouvelles, les personnages s’y recoupent, mais elles pouvaient se lire séparément) :

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Elle était enfin devant la haute tour sombre. Celle-ci, jetant son ombre imposante, la tenait en respect. Pourtant, elle ne pouvait abandonner ici. Après tout ce qu’elle avait subi pour en arriver là, il ne fallait pas qu’elle s’arrête si près du but.

Elle remonta les manches de sa tunique noire et moulante et attaqua l’ascension de la tour.

Mais bientôt ses muscles se crispèrent et commencèrent à trembler. Elle monta jusqu’à une petite cavité dans le mur. La jeune femme cala un de ses pieds là où avait été jadis une grosse pierre et reprit son souffle. Eline jeta un coup d’œil vers le sol. Il n’était pas très loin. Elle avait encore plus de la moitié de la tour à gravir. Pourtant, elle était suffisamment haute pour se rompre le cou en tombant.

Refusant de s’appesantir sur cette éventualité, elle continua son chemin. Elle dû malgré tout s’arrêter encore deux fois avant d’arriver au sommet de la tour. Elle s’assit un instant sur le rebord. Elle leva la tête et regarda un instant le ciel sombra. Puis elle se pencha vers la suite de son calvaire. L’intérieur de la tour était creux. Le seul étage qui restait encore était loin sous ses pieds qu’elle balançait dans le vide. Il lui fallait dés-escalader. Et Eline savait que c’était de loin la plus périlleuse chose qu’elle devait accomplir avant l’épreuve suprême.

Pourtant, elle attaqua la descente. Avait-elle le choix ? Même si elle avait renoncée à la périlleuse mission qu’elle s’était donnée, il lui fallait descendre, où qu’elle veuille se rendre.

Eline amorça la désescalade, précautionneusement. La lune, en glissant le long de la voûte du ciel éclairait la partie du mur où elle se trouvait.

Soudain, son pied glissa sur une pierre moussue. Elle chuta. Avisant le reste d’une vieille poutre partiellement brûlée, elle la saisie à deux mains. La secousse fut terrible et elle eut l’impression que ses bras se détachaient de son corps. Mais elle ne lâcha pas. Le souffle court, le cœur battant, elle chercha du bout des pieds une petite anfractuosité.

Eline en trouva une et resta un instant contre la paroi. Elle avait mal dans tout le corps et du sang chaud coulait le long de ses avant-bras. Son cœur déchirait sa poitrine et son souffle était toujours irrégulier.

Difficilement, elle jeta un regard vers le sol. Il n’était plus très loin, cinq ou six mètres, peut-être…

Prise d’un soudain courage, elle continua son chemin et enfin sentit le plancher sous ses pieds.

Eline s’assit, le dos appuyé à la froide muraille, les yeux perdus dans les étoiles. Lorsqu’elle eut repris son souffle, elle essuya la sueur qui coulait sur son front et ses mains poisseuses de sang.

Elle se releva enfin, et chercha la trappe qui était décrite dans le plus vieux manuscrit qu’elle avait consulté. La jeune femme la trouva facilement malgré les dires douteux de l’auteur. Elle la souleva mais ne vit à l’intérieure qu’une obscurité qui paraissait solide. Elle ne voyait rien. Il fallait qu’elle saute. Et espérer qu’elle ne se tuerait pas.

La jeune femme accrocha ses mains au rebord de la trappe et se suspendit au-dessus de ce vide immense.

Finalement, elle se résolut à lâcher prise. En fermant les yeux. Sa chute lui parut infinie. Et il y eut un choc violent.

Couchée sur le sol de pierre, elle laissa refouler la douleur. Elle avait mal partout, mais dès qu’elle put respirer normalement, Eline palpa tout son corps. Elle eut un soupir de soulagement. Seule sa cheville était enflée et meurtrie, sans doute tordue.

Elle suça un de ses doigts en sang. Le liquide chaud avait un goût métallique.

Eline se remit debout et remarqua avec joie qu’elle pouvait s’appuyer sur son pied meurtri. Elle s’appuya sur le mur froid et légèrement visqueux et suivit le couloir.

L’obscurité était totale, opaque. Si profonde qu’elle buta sur la porte close. Eline trouva une poignée de métal et ouvrit la porte.

A l’intérieur, il y avait de la lumière. Les flammes d’hautes bougies jetaient leur lueur orangée sur le mur, presque de façon violente. Il y avait aussi du monde. Eline savait qu’elle se trouvait sous terre, dans un des lieux les plus reculés du monde, pourtant, elle avait l’impression de se trouver à une réception mondaine. Des hommes et des femmes très belles discutaient, un verre à la main, comme s’ils n’avaient rien d’autre à faire. Beaucoup étaient vêtus d’étoffes chatoyantes et ouvragées, telles que l’on en voyait plus depuis des siècles.

Au milieu de cette foule, Eline ne passa pas inaperçue. Les conversations cessèrent à son passage. Tout le monde semblait regarder cette femme que personne ne connaissait et qui portait des vêtements déchirés à plusieurs endroits. Ses cheveux emmêlés et son visage griffé montraient bien qu’elle n’appartenait pas au même monde qu’eux.

Eline refoula la gêne qui la submergeait, et avança jusqu’à un homme d’âge mûr qui siégeait sur un trône d’ébène.

Elle mit un genou à terre et inclina la tête.

« – Monseigneur, pardonnez mon audace, mais j’aimerais faire partie de votre confrérie. » Le silence abasourdi semblait résonner entre les murs de la salle de pierre.

« – Qui êtes-vous ? Comment êtes-vous parvenue jusqu’ici ? fit l’homme majestueux en se redressant de toute sa taille.

– Peu importe qui je suis. Je suis prête à sacrifier ma vie pour entrer dans votre communauté. » Des murmures jaillirent de toute part.

« – Quelle impudence… » se contenta de dire l’homme d’une voix mielleuse. Il fit un geste discret et deux hommes saisirent la jeune femme.

« – Nous reverrons tout cela demain… » Les hommes l’emmenèrent bien qu’elle se débatte en criant.

Ils descendirent quelques escaliers, en remontèrent d’autres, plus étroits et sinueux. Puis, ils la jetèrent dans une petite salle étroite, et l’y enfermèrent.

Eline resta longtemps, prostrée sur le sol, de la façon où elle était tombée, sanglotant de douleur de déception et de rage. Enfin, elle se reprit.

Sa cellule était petite et munie d’une fine fenêtre quadrillée de barreaux métalliques.

Encore haute dans le ciel, la lune fixait la jeune femme de son œil placide.

N’espérant plus rien des prochaines heures, Eline appuya sa tête sur son bras et s’endormit, brisée par la fatigue et l’émotion.

En cette fin d’août, la chaleur était encore féroce dans la journée. Longtemps, il n’y eut pas la moindre ombre dans sa cellule. La soif était sa plus terrible ennemie. Eline accueillit alors avec joie la première étoile argentée qui se découpa alors sur le ciel devenu pourpre.

Lorsqu’elle aperçut une des pointes du croissant de lune, deux hommes vinrent la chercher.

Elle lut une infime surprise sur leurs visages pâles lorsqu’ils la découvrirent assise pas terre, à humer l’air de la nuit, le visage tourné vers l’astre argent.

L’un des hommes lui attacha les mains dans le dos, et l’autre la bâillonna. Puis, ils l’emmenèrent à nouveau dans la grande salle. Tout le monde semblait attendre sa venue. Ou son absence, puisqu’il y eut plusieurs exclamations étouffées.

Eline fut menée face au même homme que la veille. Il l’examina d’un œil curieux avant de dire :

« – Vous n’êtes donc pas une de ses créatures ennemies… Nous avions crus qu’elles avaient trouvé comment rendre plus charmante leur apparence… » Il y eut un éclat de rire dans la salle. Eline se débattit. Elle ne comprenait pas d quoi ils parlaient, et lui faisaient perdre son temps.

« – Vous êtes donc humaine… Et que vient faire une humaine dans notre confrérie ? Comment avez-vous trouvé cet endroit ? Otez-lui son bâillon.

– Je veux faire parti de votre communauté. Je le dois. C’est une question de vie ou de mort ! Quant à comment j’ai trouvé cet endroit… j’ai cherché… pendant trois ans !!! »

Elle pensait que le temps de sa quête les émouvrait, mais il n’y eut que quelques éclats de rire méprisants.

« – Des gens meurent sans n’avoir jamais trouvé notre quartier général, demoiselle… Vous êtes exceptionnelle… Et d’autant plus dangereuse…

– Je ne révélerai jamais le lieu où vous êtes si vous m’acceptez parmi vous ! fit-elle remarquer avec véhémence.

– Non, en effet, tu ne révéleras jamais comment se rendre ici… surtout si nous te tuons. Pour entrer dans cette confrérie, il faut être choisi, et non pas s’imposer de la sorte. » Il fit un geste et on lui remit son bâillon.

« – De toutes manières, nous ne pouvons rien décider avant que le Treizième nous rejoigne et que le conseil soit à nouveau complet. Et cela peut prendre des années… »

Eline fut abasourdie et cessa de se débattre pour arracher son bâillon.

De nouveau sur le sol de sa prison, elle pleura de désespoir. Puis, elle leva ses yeux noyés de larmes vers la lune et des vers déjà ancien revinrent en sa mémoire :

When have I last looked on

The round green eyes and the long wavering bodies

Of the darks leopards of the moon ?”

(« Quand ai-je regardé pour la dernière fois

Les yeux ronds et verts, et les longs corps sinueux

Des sombres léopards de la lune ? », Yeats)

Elle psalmodia ses quelques vers et cela l’apaisa. Mais la terreur lui rongeait le cœur comme un petit animal insidieux : pourvu que cet homme revienne vite.

En attendant, elle massait compulsivement sa cheville enflée, en essayant de se persuader que tout irait pour le mieux.

Il se passa trois jours avant que les deux hommes ne reviennent la chercher. L’espoir regonfla son cœur. Elle se leva et tendit même ses mains pour qu’on les lui attache.

Ils retournèrent dans la grande salle. Douze hommes et femmes, assis bien droit sur leurs sièges, très beaux, vêtus d’étoffes précieuses, faisaient un large demi-cercle, et derrière se trouvaient les spectateurs aux yeux avides des autres jours. Puis un homme se plaça un peu à l’écart des douze premiers. Eline comprit qu’il était le Treizième qu’ils attendaient et le regarda mieux. Ses cheveux foncés n’avaient pas été coupés depuis longtemps. Ses yeux noirs, charmeurs et sauvages, étaient lassés comme si ce qui se déroulait là, devant lui, l’ennuyait.

L’homme qui l’avait déjà interrogé prit à nouveau la parole :

« – Quel est votre nom, vous qui êtes la première à être entrée sans permission ?

– Eline. Je v…

– Eline, avez-vous donc si peur de la mort que vous osez ainsi sacrifier votre vie ?

– Je n’ai pas peur de la mort ! Ce n’est pas pour moi que je demande cette faveur ! Mais si vous acceptez, je deviendrais à jamais vôtre, et m…

– Nous n’avons pas d’ordre à recevoir. Je me demande encore comment nous avons pu accéder à votre requête et vous écouter parler ! Nous aurions dû vous tuer dès votre arrivée ! »

Eline frémit à cette idée. Elle ne pouvait se permettre d’échouer si près du but !

« – Rendez-moi le service que je vous demande et dès que j’aurais fait ce que j’ai à faire, vous pourrez faire ce que vous voudrez de moi ! Je veux simplem…

– Si vous tenez si peu à la vie, comment peut-on vous faire confiance et être sûr que vous ne nous trahirez pas ?

– Je… » Mais Eline fut cette fois interrompue par le Treizième. Il s’était avancé et avait décroisé les bras.

« – Laissez-la parler et rendez lui donc se service si elle y tient tant ! » fit-il. Puis, il tourna les talons et sortit de la pièce.

Le vieil homme eut un large sourire qui dévoila ses dents blanches et en parfaite santé, et fit courtoisement :

« – Qu’avez-vous donc à nous dire, demoiselle Eline ?

– Ce n’est pas pour moi que je veux ce don, mais pour mon fils. Il n’a que six ans, mais depuis dix mois, il est atteint d’une tumeur au cerveau. Les médecins ne peuvent le sauver. Il va mourir. Si vous m’aidez, je pourrais le sauver ! Ayez pitié d’une mère ! » Elle se tu, les yeux brillants.

Les Douze se concertèrent du regard et le vieil homme dit :

« – Très bien. Tant de générosité ne peut être que récompensée. » Eline ouvrit la bouche pour remercier, mais elle reçut un violent choc à l’arrière de la tête et s’évanouit.

Lorsqu’elle se réveilla, elle était dans une petite chambre, sur un lit bas. C’était la nuit. Elle pouvait se mettre en route.

Elle n’avait pas fait trois pas qu’elle rencontra le Treizième.

« – On m’a dit que vous cherchiez à sauver un enfant ?

– C’est vrai, fit-elle sur la défensive, mon fils est dans un état critique.

– Vous êtes sans doute très forte pour être arrivée jusqu’ici, mais vous ne savez pas tout. Et ils ne vous ont pas informé non plus, bien sûr. Ils voulaient vous punir en accédant à votre requête, pas vous aider. Ils ne connaissent pas la pitié.

– Que racontez-vous ? Laissez moi passer, je dois voir mon fils. Je peux encore le sauver ! » Le Treizième la saisit par les épaules, l’immobilisa et l’obligea à le regarder.

« – Non, vous ne pouvez pas ! Si vous aidez, comme vous dites, cet enfant, certes il guérira, mais…

– C’est tout ce que je veux ! Je veux qu’il vive !

– Il vivra, mais sera à jamais un enfant. Il ne grandira jamais ! Il sera vivant, mais condamné à rester un enfant à jamais ! Est-ce cela que vous désirez pour votre fils ? La mort est parfois préférable à certaines vies !

– Noooooon !!!! » gémit Eline en martelant de ses poings le torse du jeune homme. Il la serra dans ses bras et caressa ses longs cheveux.

« – Eline, ils vous ont piégé. Vous êtes maintenant de l’autre côté, et vous ne pouvez plus rien pour votre fils. » Un sanglot secoua la jeune femme. Pourtant lorsqu’elle leva les yeux, seules deux larmes avaient coulé sur ses joues, et une nouvelle fureur brillait dans ses yeux.

« – Je veux le voir ! » Il acquiesça. Lorsqu’elle chercha ses lèvres, il lui rendit son baiser avec fougue. Il savait qu’elle ne recherchait que du réconfort dans ses bras, et c’était tout ce qu’il pouvait lui donner.

Ils se rendirent à l’hôpital et le Treizième regarda avec émotion la mère serrer dans ses bras le corps frêle de son fils. Le petit était relié de toute part par des fils à des machines clignotant sinistrement. Aube se souvint d’une autre chambre d’hôpital… bien des années auparavant.

Lorsqu’ils sortirent des bâtiments blancs, il l’emmena dans une petite maison dans la forêt.

« – Je m’appelle Aube, fit-il. J’aurais pu vous choisir comme disciple, vous avez la même force, la même volonté que nous. Mais vous leur appartenez désormais, ajouta-t-il avec une certaine amertume dans la bouche. Et le père de l’enfant ? demanda le jeune homme.

– Il n’a pas de père. C’est mon enfant ! » Aube l’embrassa et la déshabilla. Lorsqu’il vit la marque de son initiation sur son cou, rouge et sanglante, il l’effleura et dit :

« – Ils ont vraiment fait ça n’importe comment ! Lorsque Séléna, la Treizième avant moi, m’a initiée, cela se voyait à peine ! » Elle l’embrassa pour le faire taire, pour oublier tout ce qu’ils lui avaient fait subir.

Pendant plusieurs semaines, ils vécurent ensemble. La nuit, ils se rendaient à l’hôpital. Le petit garçon était parfois conscient et il parlait avec animation avec sa mère tandis qu’Aube se tenait à l’écart. Mais, lui, il remarquait que l’enfant maigrissait de plus en plus. De la même façon sa mère quittait peu à peu le monde où elle avait vécu. Elle devenait cet être immortel qu’elle avait tant désiré devenir pour sauver l’enfant qui dépérissait.

A l’aurore, ils retournaient dans la maison dans la forêt. Si Eline n’éprouvait pas le besoin de parler, il n’en allait pas de même pour Aube.

« – Vous auriez dû être une Treizième ! Quel gâchis ! » Eline posa ses doigts sur la bouche de son amant pour le faire taire.

« – Je ne suis pas une guerrière comme vous…

– Mais vous êtes une battante ! fit Aube en se relevant sur un coude. Écoutez Eline, nous sommes en guerre que vous le vouliez ou non. Le fait que vous soyez arrivé ici par hasard ne vous en dispensera pas. Et ils ne vous aideront pas. Ils ne vous apprendront rien. Seuls les meilleurs survivent. Pour eux, peu importe que vous viviez ou que vous mourriez tant qu’il y ait des pertes aussi de l’autre côté. Alors écoutez moi si vous êtes comme je crois. Vous pouvez retournez le piège si vous avez suffisamment de force pour cela. Aucun des douze ne vous a choisi comme disciple et vous ne savez pas qui vous a initié. Profitez-en ! Ne choisissez personne, allez où vous voulez et ne vous battez que lorsque vous vous sentirez prête. C’est la seule chose que vous pouvez faire pour contrer leur vengeance et restez en vie. Eline, ne les laissez pas gagner ! Montrez leur ce dont vous êtes capable et prouvez leur que vous ne leur ressemblez pas ! Pour votre fils ! »

Eline le regarda d’un air farouche mais ne répondit rien. Il su à cet instant que si elle avait été sa disciple, son règne se serait bientôt achevé.

L’état de l’enfant se dégradait de jour en jour, mais il semblait s’apaiser lors des visites nocturnes de sa mère.

Et puis, il s’éteignit. Un sourire flottait sur ses lèvres tandis que sa mère serrait fort le petit corps contre le sien. Toutes les machines se mirent à hurler comme des chiens à la lune et Aube saisit la main d’Eline pour qu’ils fuient.

Des larmes glissaient sur le visage d’Eline et Aube de les empêcha pas de s’épancher. Pourtant, lorsqu’il la prit dans ses bras, il su que cette nuit serait la dernière qu’ils passeraient ensemble. En effet, lorsqu’il se leva le lendemain, il était seul.

Eline avait rejoint la tour sombre où siégeaient le Conseil des Douze. Son avancée avait été plus facile et un souffle d’air avait suffi pour la percher sur le sommet de la tour et pour redescendre dans les profondeurs obscures des sous-sols.

Plusieurs fois la jeune femme revit Aube, de loin. Il semblait veiller sur elle lors de ses sorties. Puis, pensant sans doute qu’elle ne risquait plus rien, il cessa.

Ils se revirent de temps en temps, mais ne se reparlèrent plus jamais. Ils n’avaient plus besoin de mots.

Mais toutes les nuits, Eline regardait la lune en pensant à son fils. Et les mêmes vers au charme languissant remontaient sur ses lèvres.

When have I last looked on

The round green eyes and the long wavering bodies

Of the dark leopards of the Moon ?”

Sujet du 21 Décembre :

mot-sans-traduction-08

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5 commentaires pour « When have I looked on The round green eyes and the long wavering bodies Of the dark leopards of the moon ? » Yeats

  1. Herb'au logis dit :

    Xoud, le sorcier :
    « Quand ai-je regardé pour la dernière fois
    Les ronds yeux verts et les longs corps hésitants
    Des léopards noirs de la lune? »…
    Il me semble que c’était lors de ma dernière promenade nocturne en solitaire. J’étais dans la plaine, j’allais tranquillement, méditant, quand je les ai vu, eux, les seigneurs de la jungle. Ils se prélassaient, jouaient insouciants, comme des gros chats sous les rayons de lune. Quel spectacle magnifique! Quelle paix ! J’ai continué mon chemin pour ne pas les déranger.

    Le zèbre :
    « Quand ai-je regardé pour la dernière fois
    Les ronds yeux verts et les longs corps hésitants
    Des léopards noirs de la lune? »…
    En fait, je ne les ai pas regardé longtemps ! Ils étaient en train de jouer et ils ne semblaient pas m’avoir repéré. Trop content de pouvoir espérer échapper au danger, je me suis sauvé à toutes pattes, évitant de faire sonner mes sabots, galopant à perdre haleine, jusqu’à ce que je me sente suffisamment loin pour estimer être hors de danger. Quelle frayeur !

    Michaël :
    « Quand ai-je regardé pour la dernière fois
    Les ronds yeux verts et les longs corps hésitants
    Des léopards noirs de la lune? »…
    Je rêvassais à ma fenêtre, il faisait si bon dehors qu’on se serait cru dans ton pays, Alizée. La lune était pleine et soudain, quelques petits nuages sont venus la caresser. Je me suis pris à imaginer que c’étaient des léopards, tu te rappelles, comme ceux que l’on avait vu dans le parc animalier non loin de chez toi ? Je revoyais leurs yeux verts, leurs corps souples. J’aime bien avoir la tête dans les nuages ! Ça me fait voyager ! Et je pense à toi aussi…

    Alyzée :
    « Quand ai-je regardé pour la dernière fois
    Les ronds yeux verts et les longs corps hésitants
    Des léopards noirs de la lune? »…
    Ah oui, ils étaient si tristes, à tourner en rond dans leur enclos. Et pourtant ils sont si beaux ! Quand je serai plus grande, je pense que je ferai tout pour les protéger. Je préférerais vraiment les voir dans la lune !

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  2. Et j’ajoute : bravo pour ta nouvelle !

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