Donne-moi des fils ou je meurs

Maud Jan-Ailleret

Laure et Antoine sont ensembles depuis la fac, heureux dans leur vie de couple. Lui est bien pris par ses reportages, elle un peu moins convaincue par son travail, mais peu importe, la prochaine étape est de fonder une famille. Malheureusement, après quelques mois de grossesse, le fœtus meurt in utero. Même chose lors de sa deuxième grossesse. Bientôt Laure s’enferme dans un cercle vicieux de culpabilité, d’incompréhension, de frustration et de tristesse.

Lorsque j’ai reçu ce livre et que j’ai lu la 4ème de couverture, je me suis dit que la lecture risquait d’être compliquée de part le sujet. Heureusement c’est un livre court que j’ai pu lire avant d’aller me coucher ce qui a évité de ruminer durant plusieurs jours les émotions que ressent Laure. Parce qu’effectivement le roman est dur, même s’il est juste et ne tombe pas dans la pathos. L’infertilité est très difficile à vivre lorsqu’elle touche une femme qui a toujours désiré des enfants et qui refuse de faire son deuil tant qu’il y a le moindre espoir. Mais entre les ressentis personnels et la vision qu’on donne de soi au monde, il y a parfois une grande différence.

J’ai vraiment été touchée par le récit, peut-être parce qu’on ne peut pas s’empêcher de penser (si on a pas encore d’enfant) et si ça m’arrivait à moi ? comment réagir ? face à soi, son couple, la famille, la société ?

A travers l’expérience de l’auteur et son personnage, on ressent vraiment les émotions de cette femme, et ça peut nous permettre de comprendre un peu mieux ce qu’on peut vivre en de pareilles circonstances. Un livre que je ne peux bien sûr conseiller à tout le monde, mais qui est bien écrit, touchant et juste.