Le 22 Novembre 2016 : Morrigan

eccbc6008c411c4fb191883cabdd29bd

Le jeune guerrier se battait comme un lion. Son bras semblait sans fatigue et ses ennemis tombaient sous les coups de son épée.

La veille, une femme sublime lui avait fait l’amour. Il avait tout d’abord cru que ses compagnons d’armes lui avaient envoyé une prostituée, mais la créature superbe aux cheveux noirs longs et brillants avait refusé tout argent. Elle avait œuvré pour leur plaisir toute la nuit, aucune fatigue n’avait entaché leurs ébats, aucune crainte du lendemain, simplement le plaisir et l’osmose de leurs deux corps.

Et il se tenait maintenant sur ses deux pieds, couvert de sang qui n’était pas le sien. Une ombre passa au-dessus de sa tête, il crut entendre le cri d’une corneille. Sans y prêter attention, il désarma son ennemi et trancha les chairs. Le combat continuait de plus belle. En montant sur une butte, il observa les deux armées qui se mêlaient dans le sang et la boue. Ses hommes menaient la bataille. Si tout continuait ainsi, ils gagneraient et ce soir il s’assiérait sur son trône. Depuis le temps qu’il attendait ce jour !

Une deuxième corneille passa près le lui. Il vit ses plumes noires teintées de bleu. Rien de surprenant. Ces volatiles étaient attirés par la mort, par les cadavres.

Il continua à se battre. Le soleil continuait sa course et la fatigue, la soif commençait à se faire sentir. Le guerrier traça un chemin sanglant pour se rapprocher du fleuve qui bordait le champ de combat. Un vent plus frais s’en dégageait, mais l’odeur était des plus déplaisantes. Le jeune homme massacra quelques soldats, salua ses hommes et arriva sur la berge. Le sable était poisseux de sang, mais l’horizon, bercé par la lumière des flots, était pur et lumineux. Une corneille passa au-dessus de sa tête et se posa à quelques mètres de lui. Il crut qu’elle buvait dans l’eau, comme il s’apprêtaient à le faire, mais elle arracha l’œil d’un cadavre immergé.

Quelque peu dégoûté, le guerrier s’éloigna de quelques pas. Au détour d’un bosquet de jonc, il trouva un coin plus calme. Mais une femme était là. Sa longue jupe était étalée autour d’elle, flottant autant sous le vent que dans l’eau. Ses cheveux tombaient sur son dos qui semblait nu, la dissimulant des regards. Elle était en train de faire la lessive. Il voyait ses bras blancs aller et venir dans l’eau froide. Mais les linges qu’elle maintenait sous l’eau étaient couverts de sang. Le guerrier reconnu sa chemise et ses chausses.

Il sut alors qu’il ne monterait jamais sur le trône. Il sut que c’était la Morrigan qui l’avait tenu dans ses bras la veille. Il comprit, mais ne sentit pas la lame traverser sa poitrine. La femme venait de se retourner et ses grands yeux noirs le fixaient. des yeux plein de haine…

ob_5260fe_goddess-morrigan

Sujet du 23 Novembre : pourquoi le poulet a-t-il traversé la route ?

Cet article, publié dans Défi 365 jours d'écriture, Ecriture, Travail d'écriture, est tagué , , . Ajoutez ce permalien à vos favoris.

4 commentaires pour Le 22 Novembre 2016 : Morrigan

  1. Herb'au logis dit :

    Je ne vais rien écrire sur cette dame… Je ne l’ai jamais rencontrée, je ne la connais pas, et je ne sais pas si j’ai très envie que ça change ! Ceci dit, j’ai bien aimé ton texte.

    J’aime

  2. Bonjour,
    Allez, je prends le temps ce dimanche pour te donner les liens de mes derniers textes. Désolée pour ce retard…
    http://randonnezvousdansceblog.blogspot.fr/2016/11/defi-365-jours-decriture-327.html

    J’aime

Laissez-moi votre avis !