Vox

Christina Dalcher

Imaginez, les États-Unis, dans un futur plutôt… très proche. Imaginez que le gouvernement soit ultra conservateur et ultrareligieux. Que du jour au lendemain les droits de la moitié de la population soient bafoués. Toutes les femmes se voient attribuer un compte-mot, un bracelet qui au-delà de 100 mots par jour leur envoie des décharges électriques de plus en plus forte. Jean est (était) docteur en neurosciences. Comme les autres la voilà condamnée au silence, dans l’incapacité de communiquer avec ce mari dont elle n’est plus si proche, ce fils aîné qui lui fait parfois peur, les deux cadets qui approuvent de plus en plus le régime et la petite dernière réduite si jeune au silence. Jusqu’au jour où le frère du président est victime d’un accident et seule Jean pourrait le sauver, à condition qu’on lui rende la parole !

Ce roman fait inévitablement penser à La Servante Écarlate, de part les nombreuses thématiques identiques. Il y avait un créneau, l’auteure a foncé dedans. Et ça marche !

Bien sûr il y a quelques facilités, la fin en particulier est un peu rapide et un peu facile. Mais toute la mise en place nous fait directement plonger dans ce monde horrible qui semble être à portée de main ! Les personnages sont bien travaillés, on perçoit toute la détresse et la colère de la narratrice, et surtout son impuissance face à ce qui arrive à ses enfants, que se soit les garçons retournés contre elle, ou la petite dernière qui se coule dans le moule sans être conscience de cette liberté dont on la prive.

Comme je disais, malgré certains petits défauts, le roman est passionnant, on a qu’une seule envie lire toujours plus pour savoir la suite. Par jeu, j’aurais aimé qu’il y ait 100 chapitres (ou 101) en référence au nombre de mots qu’elles sont autorisées à dire, mais il y en a moins, tant pis ! même si encore une fois, la fin aurait pu être un peu moins rapide, justement !

En tout cas, c’est un roman qui marque, auquel on continue à penser une fois l’avoir fermer et surtout, qu’on a envie de faire lire à tout le monde, alors lisez-le !