Sa Mère

Saphia Azzeddine

Marie-Adelaïde est née sous X. Après ses 10 ans, elle est passée de famille en famille. Après le bac, de petits boulots en petits boulots. Elle a même fait quelques mois de prison. Pourtant, elle en es sûre, son destin n’est pas de finir en taule, pas plus que d’être caissière toute sa vie dans une chaîne de sandwicherie. C’est pourtant de fil en aiguille qu’elle finira par retrouver le lien avec ses origines.

Ce roman est très court, moins de 200 pages. Pas forcément toujours très linéaire, il se présente comme les pensées de l’héroïne qui filent d’un sujet à l’autre. Pourtant, j’ai vraiment été prise par cette histoire. Ce n’est pas un roman qui sera inoubliable, mais j’avais sans cesse envie de connaître la suite, j’avais vraiment du mal à m’arrêter de lire. Donc l’écriture est vraiment fluide et nous tient en haleine.

L’héroïne est intéressante, elle a une vie qui ressemble à celles qu’on connaît. Certes, tout le monde ne connaît pas forcément d’enfant né sous X, mais par contre des enfants qui ont eu une enfance compliquée, trimballer entre différentes famille, des gens qui une fois adulte se sont retrouvés un peu perdus, allant de job en job sans vraiment savoir quoi faire de leur vie. Même si l’histoire de Marie-Adélaïde est particulière, il est facile de s’identifier à elle.

Le rapport à la mère est également au cœur du roman, comme le titre l’indique. « Sa mère » prononcé d’une certaine manière, peut faire penser à une insulte, je pense que ce double sens, provoquant, est tout à fait voulu. Mais loin d’être une insulte, le titre symbolise ici le rapport avec une mère dont elle ne connaît rien, symbolisée par un X géant, la lettre de l’inconnu et de la pornographie.

Seul bémol à ce roman, la fin que j’ai trouvé un peu facile… il y a de bonnes choses, mais difficile d’en parler sans spoiler, je trouve que la toute fin sort du contexte très réaliste qu’on apprécie de lire du début à la fin !