La Fuite en héritage

Paula McGrath

En 2012, une gynécologue hésite entre rester à Dublin pour s’occuper de sa mère malgré les tensions de plus en plus fortes ou à partir à Londres.

Dans le Maryland, Ali est une adolescente en fuite. Sa mère vient de mourir et elle a été confié aux parents du père qu’elle n’a jamais connu, mais cette existence ne lui convient pas, elle préfère s’enfuir sur les routes avec des bikers.

En 1982, en Irlande Jasmine s’enfuit également de chez elle pour espérer faire sa vie à Londres, mais la route est semée d’embûches, même si elle se trouvera une passion interdite pour les filles : la boxe.

Je vais commencer par le gros défaut de ce roman, qui m’a gêné d’un bout à l’autre : la distinction entre les personnages. On reste un long moment avec Jasmine, du coup on oublie les deux autres, on ne comprend pas facilement les liens entre elles et il faut vraiment longtemps pour recoller les morceaux. Du coup, je me suis perdue plusieurs fois et l’alternance entre les personnages n’étant pas régulière, j’avais finalement juste envie de lire l’histoire de Jasmine. L’histoire d’Ali commence fort, mais ensuite, il n’y a plus grand-chose, et pour la gynécologue, c’est tellement anecdotique, qu’on ne s’attache pas vraiment à elle.

D’autre part, le roman est présenté ainsi « Avant que la loi sur l’avortement, votée par référendum en 2018, ne fasse sauter la dernière digue qui retenait l’Irlande dans le conservatisme, d’innombrables femmes ont été contraintes d’abandonner leur enfant à la naissance, ou bien de s’exiler pour avorter. » Je m’attendais donc à un livre qui parle de l’avortement, un peu comme Une Étincelle de vie, de Jodi Picoult, alors que le sujet est abordé de façon assez lointaine, ce n’est donc pas forcément ce qu’il fallait mettre en avant.

En revanche, l’histoire de Jasmine est superbement écrite et passionnante. Assez crue aussi, puisque la jeune fille connaît de sévères désillusions à Londres, avec des expériences sordides. Mais elle découvre la boxe et un homme qui va lui apprendre et son parcours, sa vie, va radicalement changer.

Comme je disais, lorsqu’on est avec Jasmine, l’histoire se lit toute seule et nous montre des réalités qu’on oublie facilement. L’Irlande des années 80 est assez sordide alors que ce n’était il y a pas si longtemps, les discriminations étaient nombreuses, etc. Autre petit reproche, j’ai trouvé que l’auteur survolait parfois certains détails pourtant intéressants et qu’elle n’allait pas au bout des choses. Puisqu’elle nous dit que la boxe féminine était interdite et que son roman se passe sur deux époques, pourquoi ne pas nous dire brièvement lorsqu’elle a été autorisée ? en effet la boxe qui est un des éléments central du roman, disparaît totalement (à part 1 seule référence) en 2012.

Mais malgré ces défauts, j’ai bien aimé ce roman. Ça ne peut pas être un coup de cœur à cause de la structure un peu maladroite, mais ça reste un beau roman, qui aborde pleins de sujets d’actualité, avec des portraits féminins forts et qui restent en mémoire !

12ème roman de la Rentrée littéraire

Cet article, publié dans Histoires de vie, Lecture, Nouveautés, Rentrée Littéraire 2019, est tagué , , , , , , , , , , , , . Ajoutez ce permalien à vos favoris.

Un commentaire pour La Fuite en héritage

  1. J’ai ressenti exactement les mêmes sensations que toi : perdue dans les personnages, et seulement vraiment aimé Jasmine… j’en attendais plus sur le pb de l’avortement en Irlande, et les Magdalene Sisters, à peine évoquées à la fin…

    J’aime

Laissez-moi votre avis !