de François Place
Je n’étais pas très attirée par le titre du livre, mais je ne regrette pas cette lecture !
Le style est concis et poétique. en mimétisme du prince qui bé-bé-bégaie, de nombreuses anaphores sont faites.
Le prince est né valeureux, courageux et braves, mais les mots se dérobent à lui. Dans son village, la confiance qu’on lui accorde et modérée, mais lorsqu’un jour un homme qu’il allait tué tombe à ses genoux, incapable de prononcer un mot, il décide de le suivre et d’abandonner son village. un jour, il rencontre une antilope qu’il veut chasser. Mais celle-ci pleure et des lèvres du prince jaillissent sans bégayer une excuse. Incrédule, le prince se met à parler, mais dès qu’il se tait à nouveau, il est de nouveau incapable de parler. Alors il se met à danser pour s’exprimer et l’antilope s’approche peu à peu. Alors, elle se transforme en princesse et même si le prince est incapable de lui parler en langage des hommes, les mots sont inutiles car ils ont désormais toute la vie pour apprendre à communiquer de gestes et de regards.
Pour ma part, j’ai trouvé que c’était vraiment une très belle histoire, même si la première partie est un peu longuette. Il montre en effet comment les différences peuvent être surmontées, de quelle manière un défaut qui est moqué n’en est pas un. Une belle histoire de tolérance.
Les illustrations sont vraiment magnifiques, des aquarelles aux couleurs malgré tout vive et de nombreux points (qui forment les étoiles, le sable) rappelant l’origine africaine du conte.
à lire et à relire !
Parfois on préférerait ne pas être né
Ou alors seulement
Pour se laisser vivre
Juste manger boire dormir
Sous les étoiles
Comme un animal
Ne pas rendre de comptes
Ni aux dieux ni aux hommes
être simplement
sans avant ni après
une respiration un souffle
et puis disparaître
sans laisser d’autres traces
qu’un pas sur les herbes
aussitôt effacé
Mais quand il reprend son souffle
pour chanter la victoire
devant tous ses guerriers
le jeune prince bé-bé
le jeune prince bé-bé
le jeune prince bégaie
Il perd en un instant
les effets de la gloire
et de la majesté
Son cœur frappe en cadence
jusqu’au bout de ses doigts
la courbe de ses bras
est une bannière de soie
Et l’antilope avance
pieds à pieds
pas à pas
dans le très grand silence
de cette langue nouvelle
qui refait la forêt
et le monde autour d’elle
et l’antilope apparaît
enfin pour ce qu’elle est
l’autre moitié du monde
la calebasse toute ronde
des tambours-boit-le-lait
Il a ‘air bien ce conte, je le retiens pour mes futurs 6èmes! ^^
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