Le Jardin des Brumes du soir

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Tan Twang Eng

Alors qu’elle est âgée et décide de partir à la retraite, la juge Teoh Yun Lin décide de revenir dans un lieu de sa jeunesse et surtout d’écrire ses souvenirs avant que sa mémoire ne la trahisse.

Quelques années après la seconde guerre mondiale, la jeune femme rend visite à l’ancien jardinier de l’empereur du Japon, en Malaisie. Une démarche difficile qu’elle fait pour sa sœur. En effet, elles ont été enlevées toutes deux durant la guerre et internées dans un camp de travail secret, dans la jungle. Du camp, seule Yun Lin a survécu et elle n’a d’ailleurs jamais pu retrouver l’emplacement du camp afin d’offrir une vraie sépulture à sa sœur. Elle lui a en revanche promis de créer un magnifique jardin comme elles en rêvaient. Aussi, se tourne-t-elle vers Aritomo, mais demander de l’aide à un japonais, est une tâche compliquée. D’autant plus, qu’il n’a aucune envie de quitter Yugiri, le jardin qu’il réalise depuis des années. Après quelques temps, il accepte finalement de la prendre en apprentissage, afin qu’elle créée elle-même le jardin pour sa sœur lorsqu’elle le souhaitera.

A cause du sujet sur les camps de concentration japonais en Asie, je n’ai pu m’empêcher de penser à La Route étroite vers le nord lointain, que j’avais beaucoup apprécié aussi. Mais j’ai vraiment préféré la manière dont été construit celui-ci. En effet, les sujets abordés sont vraiment plus vastes : la vie dans les camps, évidemment, mais ce n’est pas le principal sujet. On aborde surtout la vie après : les survivants, les familles, les révoltes communistes, les tensions avec le Japon, les rancœurs. L’art est abordé de nombreuses manière : tout d’abord par la poésie du texte, totalement dépaysant, puis par l’art du jardin (qui est évidemment bien différent des jardins anglais ou français), les estampes, les tatouages (horimono), le tir à l’arc, etc… Les cultures sont aussi montrées avec une Malaisienne qui a appris l’anglais avant les langues asiatiques, un japonais, un hollandais (je crois, ou quelque part par là-bas), qui a vécu en Afrique, puis en Malaisie… Les sentiments sont beaucoup travaillés : la colère, la peur, la rancœur; mais aussi l’amitié, le respect, l’admiration, l’amour…

C’est donc un roman très complet, foisonnant et magnifique.

Les relations entre les personnages sont extrêmement justes et touchantes. Le livre se construit lui-même comme le jardin où il place son action, en délicatesse, accentuant parfois un détail qui paraît inutile pour mettre finalement en valeur, par contraste, un autre élément.

L’auteur n’est pas très connu et ce joli pavé pourrait facilement passer inaperçu, mais derrière sa couverture qui donne d’ailleurs tout de suite envie de voyager, il y a un véritable trésor que je vous incite à découvrir sans tarder !

De plus, je le place dans mon Challenge Découverte, puisqu’il s’agit d’un auteur Malaisien !

challenge découverte

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3 commentaires pour Le Jardin des Brumes du soir

  1. pepparshoes dit :

    Il à l’air vraiment touchant !

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