Vi

1841868-gf

Kim Thuy

Je n’ai pas lu « Ru », de la même auteur, mais j’ai l’impression qu’il y a de nombreuses ressemblances entre les deux romans. Dans les deux, comme dans la vie de l’auteur, on rencontre une jeune fille, obligée de fuir le Vietnam avec sa famille, obligée de fuir dans les bateaux jusqu’en Malaisie, puis au Canada. Commence une nouvelle vie, forgée sur les souffrances et les blessures du passé.

Quelques années plus tard, Vi, devenue adulte, retourne au Vietnam, un pays qu’elle ne connaît finalement pas vraiment.

En vietnamien, Vi signifie « petite, minuscule » le contraire de sa physionomie, mais pourtant ce qu’elle est, jeune fille noyée dans la masse et les violences du siècle qu’elle traverse.

Ce roman me paraît assez autobiographique, il est en tout cas écrit avec des chapitres courts, percutants, avec beaucoup de sensibilité et de poésie. On voit le statut des femmes avant leur fuite, puis après, mais aussi celui des jeunes filles, à la fois plus modernes de part leurs études et leur lieux de vie, mais toujours liées aux traditions familiales. L’exil et la difficulté de trouver sa place dans un monde en tel changement sont des sujets compliqués, mais bien traités grâce à l’exemple de cette petite Vi(e).

Un roman donc plutôt court, mais percutant, qui ne vous laissera pas insensible !

Cet article, publié dans Histoires de vie, Lecture, est tagué , , , , , , , , . Ajoutez ce permalien à vos favoris.

Laissez-moi votre avis !