Avoue que tu en meurs d’envie

Kristen Roupenian

Avoue que tu en meurs d’envie est l’un des titres de nouvelles qui compose ce livre. Cat Person (Le Mec à chat) est une nouvelle sortie il y a bientôt deux ans aux Etats-Unis et qui a immédiatement fait parler d’elle. Avec une couverture colorée et dynamique, je me suis dit pourquoi pas essayer pour cette rentrée littéraire !

L’inconvénient de parler de nouvelles c’est qu’il faut faire un petit topo sur chacune, c’est, je trouve, plus pertinent, même si plus long.

Vilain : un homme vient de se séparer de sa copine après une relation houleuse. Il s’installe sur le canapé de ses amis, un couple tout d’abord frustré dans leur intimité qu’il soit aussi proche, puis bientôt excité par sa présence, l’obligeant petit à petit à obéir à leurs 4 volontés.

Je n’ai pas été hyper emballée par cette nouvelle, j’ai eu du mal à m’attacher aux personnages (l’inconvénient d’une nouvelle) et de comprendre leur véritables but. La fin est à la fois logique et un peu sortie de nulle part.

Fais gaffe à ce petit jeu, ma belle : une ado traîne sur le terrain de skateboard et est abordé par un adulte, fan de Manson, qui veut lui faire écouter une cassette.

Encore une fois j’ai été peu séduite, le twist ne m’a pas convaincu, mais les questions abordées par la nouvelle sont malgré tout intéressantes.

Les Sardines : pour l’anniversaire de sa fille, une maman doit organiser la fête chez son ex-mari et la nouvelle Copine. Pendant la fête, l’ado propose de jouer aux sardines (une sorte de cache-cache, mais lorsqu’on trouve la personne cachée, on doit se cacher avec).

Nouvelle plutôt surprenante qui part dans le surnaturel, voir l’horrifique, sans apporter vraiment de réponse, juste d’autres questions.

Course nocturne : un volontaire est ennuyé par les filles de 6ème qu’il a dans sa classe, au Kenya. Les gamines redoublent d’énergie pour le faire craquer ou le rendre fou.

Cette nouvelle nous raconte une croyance de là-bas (les coureurs de nuit) sans que j’ai vérifié si c’est un mythe réel ou pas, mais ça le pourrait tout à fait. La fin est un peu surprenante, mais ce sont surtout les sentiments exacerbés du héros martyrisé par les gamines qui sont mis en avant : l’incompréhension, la peur, la répugnances, etc

Le Miroir, le seau et le vieux fémur : Ce conte de fée nous raconte l’histoire étrange d’une princesse qui a dû mal à trouver une âme sœur. J’ai préféré cette nouvelle, elle mêle l’étrange à un soupçon d’horrifique (ou de dégoût en tout cas), tout en respectant les codes du contes féeriques. Le mélange est intéressant, plutôt agréable à lire, même si la fin n’est pas des plus originales.

Un Mec à chat : LA nouvelle tant attendue. Une fille d’une 20n d’années travaille dans un cinéma en continuant ses études. Elle rencontre un homme, plus âgée qu’elle, pour qui elle n’a pas de véritable attirance, mais ils commencent à discuter, puis à s’envoyer des textos.

Personnellement, je n’ai pas compris le succès de cette nouvelle, tout du moins dans une 1ere lecture. Le personnage masculin m’a toujours mis mal à l’aise, je n’ai pas compris les choix de l’héroïne, un peu tête brûlée et le rapport avec les chats (inexistants dans la nouvelle) trop peu présents dans le début de la nouvelle pour qu’un twist se forme. Après avoir lu d’autres avis, je comprends un peu mieux le sujet de la nouvelle, ce rapport entre les deux personnages et la scène qui a fait polémique, qui prenant partie pour la fille, qui pour le gars. Personnellement, n’ayant pas vécu d’expérience similaire, si je comprends l’attitude de la jeune fille, je ne comprends pas comment on peut accepter une telle intimité auprès d’un homme dont elle ne sait quasiment rien, qu’elle ne connaît pas, et dont elle a même parfois peur. Le sujet abordé est donc intéressant, peut faire parler, mais ce n’est pas non plus pour moi la nouvelle du siècle, je préfère les bonnes chutes ou les twists bien dosés !

Un Mec bien : alors qu’il est blessé, le héros se souvient de ses premiers amours, lorsqu’il sortait avec une fille alors qu’il en désirait une autre.

Une loongue nouvelle qui n’amène pas bien loin, de mon avis. Je me suis plutôt ennuyée avec celle-ci.

Le Garçon dans la piscine : pour l’enterrement de vie de jeune fille d’une amie perdue de vue depuis longtemps (mais qui était son amourette d’ado), une femme recontacte un acteur sur le déclin, qui avait joué une scène érotique dans un film qu’elles avaient vue ensemble.

Si les sujets abordés (érotisme, homosexualité et fantasme) sont évoqués, j’ai trouvé que la nouvelle en elle-même n’apportait pas grand-chose.

Sacrifice : une nouvelle surprenante. Une femme emprunte un livre de magie à la bibliothèque et décide de faire le 1er sort pour « obtenir tout ce que son cœur désire ». Apparaît un homme coincé dans le cercle magique, son idéal absolu, mais également ingrédient de base pour toutes les recettes suivantes et obtenir gloire, beauté, richesse, etc.

On est ici plus dans le fantastique et j’ai bien aimé cette idée avec ce qui en découle, même si la fin est pour moi trop éludée.

Le Signe de la boîte d’allumettes : une jeune femme se découvre un bouton sur le bras un matin. Mais il ne disparaît pas, empire, se multiplie. Bientôt, elle est persuadée qu’un insecte a pondu des œufs en elle, une affliction que les médecins appellent « le signe de la boîte d’allumettes » (parce que les patients leur apportent ce qu’ils pensent être des œufs ou des larves alors qu’il n’y a rien. Vécue du point de vue de l’homme, cette nouvelle est assez horrible, mais bien menée, même si la fin reste relativement prévisible.

Pulsion de mort : Un homme, qui reste toujours chez lui, drague sur Tinder. Il y rencontre une fille qui veut bien venir chez lui, sans même le connaître. Mais sa demande avant leur rapport est très étrange et perturbe le narrateur.

Encore une fois des sujets intéressants sont abordés, ou plutôt des questions sont soulevées, mais il n’y a pas vraiment de réponses apportées. C’est comme ça dans la vie, certes, mais dans les romans, j’aime avoir des avis plus tranchés.

A pleine dents : Dernière nouvelle, assez bizarre aussi. La narratrice n’a jamais pu se passer de cette pulsion enfantine de mordre les gens. Elle fantasme sur l’un de ses collègues en attendant le bon moment.

Même si la fin explique et défend une cause, les moyens qui sont pris par la nouvelle semblent assez nébuleux et on arrive pas vraiment à comprendre le désir de mordre de l’héroïne.

Si vous êtes parvenus jusque là (ou si vous avez sauté quelques lignes) vous vous êtes sûrement rendus compte que j’ai un avis mitigé sur ce livre. Il se lit rapidement, l’écriture est fluide et on ne s’ennuie pas (sauf pour Un Mec bien, pour ma part), mais d’un autre côté, si les sujets abordés sont intéressants, l’auteur n’a pas assez creusé pour moi et les chutes m’ont plus souvent fait dire « ah… » que « trop bien, il faut que je la fasse lire à tout le monde ». Si vous êtes curieux, vous pouvez malgré tout le lire et n’hésitez pas à me dire ce que vous en aurez pensé !

30ème roman de la rentrée littéraire

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